La France absente des épreuves d’athlétisme aux Universiades

 

La cérémonie d'ouverture des Universiades de 2011 à Shenzhen (Chine)

Organisées tous les deux ans, les Universiades sont le deuxième plus grand évènement sportif au monde en termes de participation, derrière les Jeux olympiques. Cet évènement réunit plus de 5000 sportifs universitaires venus du monde entier et les plus grands sportifs de la planète ont déjà pris part à ses Jeux universitaires : Michael Johnson, Mike Powell, Alberto Juantorena, Nourredine Morceli, Pietro Menea, Tommie Smith, Marita Koch ou encore Valerie Brisco ont participé à ces championnats dans les épreuves d’athlétisme. Larry Bird, Karl Malone et Tim Duncan en basket-ball, Nadia Comaneci en gymnastique ou encore Matt Biondi en natation se sont eux aussi illustrés aux Universiades.

Cette année, en 2013, ces Universiades auront lieu à Kazan en Russie du 6 au 17 juillet et l’on attend 8 500 étudiants, de moins de 28 ans, venus de 160 pays.

L’athlétisme, grande absente de la délégation française

Avec plus de 1000 athlètes sur 50 épreuves, l’athlétisme est le sport phare parmi les 27 sports représentés en Russie. Pourtant la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) et la Fédération Française du Sport Universitaire (FFSU) ont pris la décision de ne pas emmener de sélection française en athlétisme aux Universiades (une première depuis 1961 !) car cet évènement a lieu cette année au même moment que les championnats de France Elite (du 12 au 14 juillet à Paris) et les championnats d’Europe Espoirs (du 11 au 14 juillet à Tampere en Finlande).

Par ailleurs, la FFSU connaît des restrictions budgétaires et a décidé de ne travailler qu’avec les fédérations investies dans un projet universitaire, aussi bien d’un point de vue sportif que financier, ce qui n’est pas le cas de la FFA. La délégation française comptera 299 personnes dont 202 sportifs dans les sports suivants : aviron, badminton, beach-volley, boxe, escrime, football, gymnastique, haltérophilie, hockey sur gazon, judo, lutte, natation, plongeon, rugby à 7, sambo, tennis, tennis de table, tir et water-polo… et donc pas en athlétisme.

« Un excellent apprentissage pour les Jeux »

Hugues Obry, champion olympique par équipe en épée et entraîneur de l’équipe de France Universitaire d’escrime, voit dans ses Universiades un apprentissage unique pour les Jeux Olympiques : « On devrait rendre la participation aux Universiades obligatoire pour les futurs espoirs français […] Quand on a un peu moins de médailles au niveau international, on se doit justement de se confronter à la concurrence, et les Universiades sont le meilleur terrain pour le faire. C’est un excellent apprentissage pour les Jeux, mais c’est aussi une possibilité de montrer à la concurrence combien on est fort. Ça peut nous redonner confiance pour aborder sereinement les autres épreuves internationales.1 »

Un avis que partageront surement nos cinq athlètes français, d’abord médaillés aux Universiades avant de devenir médaillés olympiques2 : Jacques Carette, Patrick Barré et Bruno Marie-Rose, tous trois médaillés de bronze olympique en relais, respectivement en 1972 (sur 4x400m), 1980 et 1988 (sur 4x100m), et Thierry Vigneron et Jean Galfione, tous deux champions olympiques à la perche, respectivement en 1980 et 1996.

En 2015, les Universiades auront lieu à Gwangju en Corée du Sud, également au mois de juillet, alors que traditionnellement cet évènement avait plutôt lieu au mois d’août. Espérons cette fois-ci que la FFA prendra en compte ces Universiades dans son calendrier afin d’offrir une répétition grandeur nature à ses athlètes dans un évènement de la taille des Jeux Olympiques, tout juste un an avant les Jeux de Rio de Janeiro. L’occasion aussi de considérer le sport universitaire à sa juste valeur.

1 N°56 de Sportmag – juin 2013 : http://sportmag.fr/pdf/spm-juin2013.pdf

2 Liste des athlètes français ayant participé aux Universiades et aux Jeux Olympiques d’été : http://www.sport-u.com/grands_noms/universiades_jo_ete.pdf