L’Amour est dans le Stade

Bonjour à tous. Dans mon précédent article, j’avais évoqué l’idée de parler de ces gens qui vérifient leur temps de passage tous les 100m en compétition sur piste. Mais à la réflexion, ce que j’ai écrit ne m’a pas paru pertinent. Vous avez l’air d’apprécier la profondeur de mes sujets, et il n’y a rien de plus barbant qu’un relou obsédé par sa montre. Du coup, je me suis creusé la tête et j’ai trouvé beaucoup plus croustillant.

Les belles rencontres se font partout…

Ce n’est pas la Saint-Valentin, ni le Printemps, mais je vais vous la jouer sentimentale. Car l’été et le repos incitent à la lecture. Je me suis délectée d’histoires à l’eau de rose : tant de romantisme m’a chamboulé l’âme. Forcément, je me suis dit : « Et pourquoi ne pas écrire sur l’Amour ? Le sujet s’impose étant donné le nombre de couples qu’on croise sur les stades. Et il colle parfaitement à l’esprit de Culture Athlé (arrêt cardiaque simultané des frères Adam) ». Bon et puis l’été est également propice aux rencontres et aux flirts. Un je ne sais quoi règne dans l’air ambiant. Alors détendez-vous, et écoutez ‘la fervente lectrice’ partir dans son délire.

N’y allons pas par quatre sentiers. Que fait un athlète célibataire à la recherche d’une relation ? Il se tourne vers ce qui lui ressemble le plus : un athlète. Et il confirme alors les statistiques. Ces chiffres qui disent qu’on devrait probablement rencontrer quelqu’un de notre âge issu du même milieu socio-athlético-culturel. Soit un Dieu/Déesse du Stade de notre catégorie. J’aime songer à la chance que l’on a d’évoluer entre êtres au physique de rêve. Quelque chose dont on ne peut certainement pas se plaindre en demi-fond.

Ce fait se vérifie-t-il dans votre région ? La réponse est immédiate : c’est un grand oui. De toute façon, c’est simple, les stades sont littéralement envahis de couples d’athlètes, qui convolent parfois en juste noces (!!). Heureusement qu’on va dans ce genre d’endroit pour courir, mais passons. Est ce un aimant maléfique qui nous attire irrémédiablement entre athlètes ? – je vous le demande le plus sérieusement du monde. La Fédération nous a-t-elle implanté à notre insu une puce de Cupidon ? Quelle irrésistible force pousse le coureur de 3000m dans les bras de la demi-fondeuse ? Mystère et boule de gomme…

J’ai donc décidé de mener ma petite enquête. Au nom de la solidarité entre athlètes, je vous fais l’honneur de partager quelques chiffres. Sur une échelle de 3 à 87, et je préfère prendre large : je dirai que de 3 à 76 on a des couples athlète – athlète ; de 76 à 87 on a des couples athlète – entraîneur (mais brrr je ne m’étendrai pas là-dessus) ; et seulement à 88 on a des couples athlète – personne normalement constituée. Très curieux également : il semble y avoir une hiérarchie due au niveau des athlètes. Vous voyez le genre : des couples forts – forts puis moins forts – moins forts et enfin nuls – nuls. Mais je réfute cette dernière hypothèse, ce serait juste trop triste.

Il y a tout de même anguille sous broche. A-t-on perdu toute ouverture d’esprit ? Envisagerait-on de trouver sa moitié coupée telle que décrite par Aristophane dans le Banquet de Platon uniquement auprès d’une personne qui considère comme vital de s’entraîner au moins 3 fois par semaine ? Oui – sont capables de me répondre certains – il y a une  frontière infranchissable entre les autres et nous. Ainsi le monde se diviserait en deux parties distinctes : les sportifs et les non-sportifs. Et l’incompréhension subsisterait des deux côtés. (Ah pourquoi j’ai plongé ?)

…mais surtout au stade.

Ce phénomène est quand même tout à fait logique, vu le temps que l’on passe entre athlètes. Avez-vous également cette impression de mener une double vie ? La journée de travail qui se déroule avec des gens ‘normaux’. Et quand celle-ci se termine, vous vous ruez sur vos affaires pour courir puis vous précipitez à l’entraînement. Vous ressentez cette pointe d’excitation tandis que vous approchez du stade (j’adore). Et à cet instant précis, votre seconde vie débute – elle n’a rien à voir avec l’autre. Vous êtes avec des gens qui vous comprennent  (cf. l’éternel : ‘Quoi, tu as encore une compétition dimanche ? Mais tu n’en as pas eu une le week-end dernier ?’). Qui parlent le même langage qui vous. Qui partagent votre passion. Bref, les liens se tissent très rapidement.

Vous emballez l’élu(e) de votre cœur sur le bord de la piste, à l’entraînement, en compétition ou en stage. Pour les plus timides, vous abordez votre cible naturellement avec Facebook. La surveillez grâce à Twitter. L’admirez sur son Instagram. Ou lui déclarez votre béguin sur le Spotted de votre région. L’amour 2.0 : ça tue toute once de romantisme. Mais qui se soucie du romantisme à notre époque ?

Vous me soupçonnez d’avoir une idée derrière la main, j’en mettrais ma tête au feu. Bah bien sûr ! J’en ai profité pour établir une liste (vous aurez remarqué que j’aime les listes) des avantages et des inconvénients qu’il y aurait à sortir entre athlètes. Je tiens à préciser que ce sont des possibilités. Je m’en voudrais de généraliser quelque chose qu’on ne peut pas figer, ni cataloguer. Bon et bien sûr, certains sont valables aussi pour les non-sportifs. En tout cas ne râlez pas car c’est mon rôle de vraie pessimiste devant l’éternel !

 

La liste.

Ce qui est cool

L’autre vous comprend, vous soutient et vous conseille.

Il vous sert de sparring-partner.

Il partage votre passion.

Il vous connaît mieux que quiconque.

Il analyse les bilans et les fiches FFA avec vous.

Il vous motive chaque jour à vous dépasser.

Il vous assure une descendance de superbes mini-athlètes.

Le plus

La 3ième mi-temps.

Les économies d’eau après l’entraînement : douche à deux.

Le bon temps en compétition, en déplacement et en stage.

L’arthrose à deux – super perspective !

Ce qui n’est pas cool

L’autre vous voit trimer à l’entraînement, en compétition et en stage.

– Vive le romantisme, à force, merci quoi ! –

Il surveille tout ce que vous mangez.

Il vous reproche pas mal de trucs.

Il vous fait culpabiliser quand vous rentrez d’une soirée bien arrosée.

Il critique : votre manière de courir – vos plans d’entraînement – votre entraîneur – vos partenaires d’entraînement – votre manque d’entrain – votre nullité – votre club – vos courses…dois-je vraiment continuer ?

Le moins

Pression et/ou tension lors des compétitions.

L’athlétisme prend le dessus dans le couple.

Les sempiternelles lessives de fringues d’athlé.

Le placard à chaussures archi-blindé.

En cas de rupture – mais bon, ça n’est jamais cool.

 

Jacques a dit…

On illustre tellement bien le vieil adage : le monde est petit. Car on vit dans un microcosme où chacun est au courant des agissements des uns et des autres. C’est un fait : les gens parlent. Surtout en ce qui concerne les couples. Les commérages sur les dernières ruptures. Les disputes. Le top ? L’adultère. C’est ‘Les Feux de l’Amour au Stade’ quoi ! On évolue dans un milieu où les histoires à dormir debout prolifèrent. Les rumeurs vont bon train. Les réputations se font et se défont au gré des relations que l’on entretient.

Ce qui est certain, c’est que dans tous les cas et quelle que soit notre situation personnelle, tout le monde est au courant de notre vie privée. D’ailleurs, c’est fou le nombre de dossiers que j’ai en réserve – les gens aiment se confier, pour mon plus grand bonheur…

J’aimerais tout de même bien savoir, qui de sensé voudrait d’un ****** (censure) ?

Liberté d’expression.

Je trouve que la Fédération a des manières insolites de tenter de rapprocher les athlètes de l’Equipe de France des licenciés, non ? Dans la présentation des qualifiés pour les Championnats du monde, on apprend que : « Florian [Carvalho] adore les séries américaines. Il est particulièrement fan de How I met your mother. » Mais c’est génial dites donc ! Ou : « Comme son frère Renaud, Valentin [Lavillenie] est très agile. » Hum hum voilà qui est plus intéressant. « Une qualité qu’il a pu développer, pendant son enfance, au sein d’un centre équestre dirigé par son père Gilles. » Mais encore ? Pourriez-vous expliciter le fond de votre pensée ?

Hahahahaha sérieux les mecs ! Laissez nous l’occasion de nous exprimer via athlé.fr, ce sera beaucoup plus étonnant, je vous assure.

Je vous adore.

Dans le prochain article, je ne sais pas encore de quoi je vais vous parler. Je ne vais pas m’avancer cette fois-ci au risque de changer d’avis ! Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à m’en faire part.

Question piège : savez-vous qu’avant les Mondiaux de Moscou, il y avait eu les Mondiaux IPC – en France qui plus est ? Si vous ignorez le nom de la capitaine de l’Equipe de France pour l’occasion, vous me décevez terriblement.

On se retrouve en compétition. J’ai hâte de vous entendre dire : ‘La Coupe de France ne sert vraiment à rien’. Car, bon sang, c’est vrai !

Je ne signe toujours pas – l’anonymat me va comme un gant.

Bisous partout.

Na zdarovié Moskva !

 

PS : Pierre Ambroise, ne vomis pas en direct s’il te plaît, tu vas briser ton image d’Apollon ! Reste en forme pour ‘payer ta tournée’, c’est une autre saison qui débute maintenant – la vraie. Alors champion ou pas ?