Kids Athlé. Retour vers le futur

Petite escapade chez les plus jeunes ce mois ci pour Culture Athle avec cette présentation, en immersion sur le terrain, d’une organisation de Kids athletics par le club de l’ASA Maisons-Alfort et son entraîneur/coordonnateur des catégories jeunes, Jean Baptiste Sureau.

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C’est donc en salle compte tenu des frimas de l’hiver que s’est tenue cette compétition destinée aux poussins de clubs du Val de Marne. Six épreuves athlétiques pour 108 enfants présents, un classement collectif par club et un bon après-midi dans ce Palais des Sports de Maisons-Alfort rempli des parents tout heureux d’assister au chaud aux exploits de leurs enfants.

Six épreuves donc, c’est-à-dire deux courses, deux sauts et deux lancers :

« on a voulu quelque chose de simple et dynamique pour cette catégorie poussin où cohabitent des enfants déjà très débrouillés et d’autres, novices après seulement  quelques mois de pratique en club. De nombreux clubs voisins ont répondu présents à notre invitation et nous n’avons pas pu accepter tout le monde pour garantir une organisation de qualité. »

Il y a avait donc sur place de nombreux enfants arborant fièrement leur maillot de club et aussi dans la salle de nombreux bénévoles présents pour assurer cette animation.

« Oui il a fallu nous organiser en interne pour mobiliser nos énergies en entraîneurs, bénévoles et parents. Pas mal de contraintes pour ce type d’organisation à commencer par la nécessité d’avoir des personnes formées et d’autres bien informées des actions attendues. Nous avons aussi doublé chaque atelier pour nous permettre d’accueillir 12 équipes. Au final nous avons tourné sur 9 équipes mais c’est quand même environ trente-cinq  personnes qui ont participé au bon déroulement de cette animation entre la tenue des ateliers et l’accompagnement des équipes ».

Ces premières précisions données par Jean Baptiste, nous nous sommes intéressés au déroulement de cette animation…

« oui animation, c’est le nom retenu par la FFA pour désigner ces compétitions. La recommandation de prévoir un temps limité à 2h au total, conduit donc à une organisation par rotation d’atelier et de groupe. Très peu de temps morts ainsi si on calibre bien les exercices. Chaque groupe aujourd’hui correspond à une équipe de club et tout au long de ces deux heures chacune reste une douzaine de minutes sur chaque atelier. Nécessairement la bonne tenue de ces animations repose sur une bonne organisation. Le recours à des personnes familiarisées au contact des enfants et de leurs spécificités est un plus. Pas trop de possibilité de se rater d’ailleurs car on le paye cash avec les enfants !

Ainsi, aujourd’hui pour un début de compétition à 14h30, plusieurs personnes étaient présentes dès 10 h pour préparer et disposer les ateliers. Un peu plus tard, d’autres étaient attendues pour s’informer de leur tache sur l’animation et y être le mieux préparées. La journée est passée vite au final mais tout cela est quasiment incontournable pour arriver à un résultat probant … »

La mise en œuvre ainsi précisée, l’examen des ateliers a retenu notre attention avec quelques « curiosités » pour les profanes, connaisseurs du programme des épreuves olympiques pour les grands : ainsi par exemple le lancer de medecine-ball en arrière ou le lancer de Vortex en précision. Pourquoi ces épreuves  Jean-Baptiste ?

«  Elles correspondent à ce que des enfants de cet âge peuvent mobiliser en technique et capacité physique à produire un lancer. Par exemple le vortex en précision imposait que les enfants cherchent à atteindre, en « lancer bras cassé »,  des cibles cotées en fonction de leur hauteur sur un mur et ce, avec quatre lancers consécutifs. Un barème établi sur 15 (le moins bon jet étant supprimé),  qui a vu des enfants marquer entre 3 et 15 points tant leurs dispositions sont diverses.  Le lancer de Medecine-ball est aussi un lancer intéressant pour la coordination bras-jambes si peu évidente aux débutants. On peut y voir de grosses différences dans la réalisation mais comme ce lancer ne requière pas de maîtrise technique discriminante, les enfants peuvent obtenir un résultat satisfaisant et quantifiable simplement pour eux : « a combien de mètres j’ai lancé ». C’est en pratique  le juste équilibre à trouver dans ce genre d’épreuve et on se pose pas mal de questions en amont dans le choix de ce qui est préférable et ou on apprend souvent également pour l’organisation de la suivante ».

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Entre toutes ces rotations et en regardant un peu les couleurs représentées , il nous a semblé également que certaines équipes étaient plus nombreuses que d’autres . Pourquoi ? Et comment préserver une forme d’équité au final dans le classement des équipes dans ces conditions ? Notre guide nous précise :

« Les clubs eux-mêmes ne peuvent nous indiquer le nombre précis d’enfants qu’ils enverront. Pas de règlements figés en Kids athlé comme pour un inter-club senior !  On s’adapte en fait en direct dans la 1/2h précédent le début de l’animation. Pas question de faire de la sélection d’enfants par rapport à d’autres par exemple. La difficulté consiste alors à avoir prévu une grille et des règles de calcul de points permettant ensuite un classement adapté aux équipes. Pas toujours évident. Ainsi pour avoir des équipes mixtes nous n’avons comptabilisé sur chaque épreuve que les trois meilleures performances garçons et les trois meilleures « filles » de chaque équipe sans désigner d’enfants en particulier au départ. Cela motive à la fois les plus « performants en tout »  et ceux qui ont des aptitudes plus ciblées ou restreintes.Dans le même ordre d’idée, la totalisation des performances se fait ensuite simplement à la place collective par atelier . On détermine seulement ainsi un rang de classement de chaque équipe sans chercher à stigmatiser davantage les différences de niveau. »

Et en effet à l’issue de ces rotations vint alors l’heure des totaux et du relais : toutes les équipes en rang munies d’un médecine-ball en guise de témoin se sont confrontées sur un relais navette enjoué et plein de suspense. Un classique des animations de ce type semble-t-il …

« Oui les enfants adorent les relais » nous confie Jean Baptiste « C’est vraiment alors un sport d’équipe et le format en navette permet de concentrer cette bonne énergie dans un périmètre propice à ces belles émotions. Ce relais est très ludique pour les enfants et nous permet pendant ce temps là, de faire le calcul définitif du classement des équipes.  L’une des caractéristiques du Kids athletics est de ne pas générer de temps d’attente trop long pour les enfants, les parents et même les éducateurs qui gèrent leurs groupes au plus près sur ces compétitions.De fait c’est une exigence et une contrainte mais elle est, je pense, pour beaucoup dans le succès de cette formule ». 

Place alors à la remise des récompenses : comme pour les grands, des médailles … mais pour tous. Première compétition pour certains… une bonne raison de la garder au cou en partant. Et un podium collectif annoncé après le classement de toutes les équipes sans exception.

«  Ce moment est aussi important pour les enfants. Ils avaient en plus choisi leur nom d’équipe tels « les éclairs de Nogent » ou « les Prédateurs de Cachan ». Ils aiment bien cette remise des récompenses  en se retrouvant ensemble et valident ainsi simplement leur participation à la compétition à ce moment là. »  

Au final, que retenir  de ce format de compétitions pour des enfants de 10-11 ans ? De l’exigence dans l’organisation, de la satisfaction  pour tous, enfants,  parents, bénévoles et éducateurs ? Un constat réjouissant tout simplement, le mot de la fin restant à notre hôte …

« chez les poussins , la satisfaction des enfants est assez naturelle si on leur a proposé de l’activité. Si en plus on leur apporte de la qualité, on sait déjà qu’on a tout gagné ! La satisfaction des parents est aussi importante. Ce sont eux qui conduisent leurs enfants aux compétitions mais aussi et surtout aux entraînements. Ils ont besoin de comprendre ce que l’on fait sur ces catégories et une compétition de ce type le permet. A titre plus général, ce sont aussi sur eux qu’un club comme le notre peut espérer asseoir sa politique à l’attention des jeunes car beaucoup de ceux qui nous aident en pareille occasion se réalisent « utiles au club ». Ils nous en remercient également d’autant qu’ils prennent conscience de l’investissement nécessaire et du plaisir que l’on peut y prendre.

Je le pensais déjà il y a cinq ans et je le confirme encore aujourd’hui, un club qui veut réussir sa politique de formation chez les jeunes ne peut prendre cette catégorie à la légère. Nous avons développé notre dynamique et notre effectif par là. Puis une fois les bonnes habitudes prises, nous avons poursuivi avec la vague en benjamins, puis minimes, maintenant cadets/juniors… C’est une catégorie à la fois  simple et  riche à entraîner quand on sait la maîtriser !

Nous espérons par ailleurs que cette animation a posé les bases d’une saison enrichissante sur le plan sportif ».

C’est également ce que Culture Athle souhaite à ces jeunes pousses en vous remerciant pour cette belle valorisation de l’athle des plus jeunes.