Rénelle Lamote : « j’ai la chance de vivre des choses magnifiques »

Entretien avec Rénelle Lamote, espoir 1ere année et spécialiste du 800m, quelques jours avant les championnats d’Europe espoirs

Rénelle, dossard 147 au Meeting de Montgeron 2013 (Photo et remerciements à Vo2.fr)

Bonjour Rénelle. Vous venez de battre votre record sur 800 mètres au meeting de Nancy. Comment s’est passée cette course ?

Je suis partie assez vite pour me placer, mais je me suis rabattue trop tôt, au premier 200, j’étais déjà enfermée… Cependant, comme le niveau était très relevé, à aucun moment je me suis sentie gênée, et bien au contraire car je pense que les filles m’ont entrainée dans leur rythme. Apres dans le déroulement, le premier 400m c’est bien passé, je tente d’accrocher le groupe jusqu’au 600 car c’est entre le 400m et 600m que je ressens le plus de difficulté en général et il faut sentir les relances et savoir s’accrocher pour ne pas perdre le groupe. Au dernier 200, les filles ont encore accéléré et j’ai fini « à la mort » comme me l’avait demandé mon coach (Thierry Choffin). Le but de cette course était d’acquérir un peu plus d’expérience, pour ne pas être surprise par le niveau des Championnats d’Europe. J’avais fais une séance la veille pour simuler l’effet « série-finale ». Je voulais au moins égaler mon record mais j’ai été agréablement surprise d’être passée sous les 2’03 !

Cette progression vous l’avez connue essentiellement en junior. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos débuts en athlétisme ?

J’ai commencé l’athlétisme au collège. Après quelques podiums en UNSS, un professeur d’EPS (Stéphane Duval) a vivement insisté pour que je vienne m’entrainer au club de Fontenay-Tresigny en 2007. Cela m’a plu et j’ai vite remarqué que j’aimais la compétition. Stéphane m’a ensuite guidé vers la section sportive de Fontainebleau que j’ai intégrée dès ma première année de lycée. Au début je m’entrainais avec l’objectif de « réussir » sans vraiment savoir où cela me mènerait… Puis des athlètes du groupe sont montés sur les podiums en championnats de France et sont partis en sélections. C’est à ce moment là que j’ai compris que j’en étais moi aussi capable. En junior, je suis alors entrée au pôle espoir et j’ai pu bénéficier, des stages et des locaux (piscine, sauna, salle de cardio etc…), je m’initiais ainsi au haut-niveau et c’est en junior 1 que je monte pour la première fois sur un podium en Championnat de France (à Dreux en 2011), en passant sous la barre des 2’10. L’année suivante, mon coach nous entraîna avec Camille Laplace pour décrocher la sélection aux Championnats du Monde à Barcelone. Et j’avais entre temps décidé de prendre une licence à Athlesud77 ce qui m’avait permis  d’accéder à un titre de championne de France de relais 4x800m et aussi à une 3e place en Championnat de France Junior par équipe.

Dorénavant vos objectifs se déclinent à l’ « international ». Quels seront-ils pour les prochains championnats d’Europe espoirs ?

Tout d’abord, l’objectif est de passer le premier tour, je jouerai ma carte à fond, et comme le dit mon coach « il faudra courir comme si il n’y avait qu’une seule course ! ». Si je passe en finale, je courrai pour être parmi les meilleures, pour moi ce sera « à la mort ! ». Oui, à Fontainebleau, cette expression est très utilisée chez les coureurs de 800m ! (ndlr)

Vous avez également été sélectionnée l’an passé aux championnats du monde junior à Barcelone. Cela a-t-il été une expérience enrichissante voir déterminante pour la réalisation de cette très bonne saison 2013 ? 

Mon expérience à Barcelone m’a appris beaucoup de choses quant au déroulement des championnats internationaux, mais elle n’a pas été plus déterminante que les autres pour mon regard sur le haut-niveau. J’ai beaucoup appris lors des Championnats de France Élite ou lors de compétitions à l’étranger (île Maurice, Allemagne, Belgique, Espagne, Bosnie etc. …). Les témoignages « d’anciens » athlètes de haut-niveau m’ont aussi beaucoup apporté.

Quel a été jusqu’ici votre meilleur souvenir dans l’athlétisme ?

Je n’ai pas de meilleur souvenir depuis 2007 car chaque année, j’ai la chance de vivre des choses magnifiques.

Et aviez-vous d’autres pratiques sportives auparavant ?

J’ai fais du tennis jusqu’à ma « balle rouge »…Mais j’ai arrêté quand l’entraîneur m’a dit que j’étais trop nulle pour participer aux compétitions!

Et d’autres hobbys aujourd’hui ?

Je dessine beaucoup et j’aime la couture ! J’adore le shopping et sortir avec mes amis.

Niveau entrainement quelle est votre séance préférée ?

L’hiver, je préfère les séances de côtes. L’été, les séances de survitesse et les séances « test » au cours desquelles je dois battre mes « records d’entraînement ».

Et celles que vous aimez le moins ?

Je n’aime pas les longs footings et les longues séances de fractionné sur la pelouse. En fait je n’aime pas les longues séances !

Le 800 est une épreuve à la convergence du sprint et du demi-fond. Comment gérez vous vos séances spécifiques où vous devez aller assez vite maintenant au regard de vos performances ?

Pour ce qui est des séances spé 800m, il est arrivé que des copains m’aident en séance mais en général je les fais seule, sous l’oeil du coach et des encouragements du groupe.

Votre rêve sur 800, quel serait il pour l’avenir ?

Mon rêve et il s’agit bien d’un rêve serait de titiller le record de Patricia Djaté Taillard, que je trouve magnifique. Mais bon il faudrait d’abord que je descende sous les 2’00, et on y est pas encore !

Vous allez représenter la France sur 800 avec Justine Fedronic qui vient des USA. A l’image de certains athlètes français partis en universités américaines pour s’investir dans un double projet etude/sport, seriez vous tentée par ce type d’expérience ?

Une expérience aux USA ?! J’adorerai ! J’y pense … Mais je ne suis pas prête à quitter mon coach pour l’instant, on a encore beaucoup de travail à faire ensemble et j’en suis ravie !

Quelle est votre parcours scolaire et notamment comment cela s’est il passé avec votre  entrée au pôle de Fontainebleau  ?

J’ai passé un BTS Assistant de Manager pour rester à proximité du stade, mais mon réel souhait serait de faire des études et de travailler plus tard dans le milieu artistique (mode ou communication visuelle). C’est pour cela que j’ai déjà pensé à partir aux USA… Le pole de Fontainebleau se situant à 40min de Paris où se trouvent les écoles, c’est assez compliqué  quand on n’est pas à la Fac…

Effectivement et l’international semble vous intéresser. Qu’en est il en compétition ? Vous seriez plutôt « compet-compet à 100% » ou également attiré par les a côté de ce type de compétition ?

Une compétition internationale c’est quoi qu’il en soit « compet’-compet à 100% » mais je trouve quand même le temps de découvrir le pays, sa population, le mode de vie des autres athlètes etc. … j’aime aussi savoir ce qu’on mange dans les autres pays ! 

Avant de conclure cet itw quel est selon vous votre plus grande qualité ?

 Ma plus grande qualité… ? Je pense être quelqu’un d’honnête 

Et votre plus gros défaut ?

Je suis tres gourmande !

Voilà une réponse très honnête effectivement ! En vous souhaitant une fin de préparation idéale pour les Euope espoirs, toute l’équipe de Culture athle vous souhaite également le meilleur pour cette compétition !