Relais cross, un premier championnat de ligue

Cross du Val-de-Marne/Ile-de-France 2017- Premier championnat d’Ile-de-France de relais-cross

Entretien avec Hatem Benayed chargé de développement à la Ligue d’Ile de France d’Athlétisme

 
Bonjour Hatem, et merci pour votre disponibilité après ce cross du Val-de-Marne/Ile-de-France 2017 . On aura donc vu cette année la première organisation d’un championnat de ligue de relais cross , pour le compte de la LIFA  donc à cette occasion . Tout d’abord pourquoi cette épreuve cette année ? D‘où en vient l’idée?

L’idée vient de Jean Jacques Godard, président de la ligue (voir en dessous).
D’une part en raison de son caractère innovant , y compris maintenant à l’international (premier championnat du monde de relais-cross officiel l’an passé aux championnats du monde de cross)  et d’autre part du fait que la ligue est devenue cette année co-organisatrice de ce cross, ce qui dans ce contexte nous est apparu comme intéressant pour initier une nouvelle course de championnat motivante pour les crossmen et clubs franciliens à cette occasion.

D’accord. L’épreuve en elle-même a réuni 18 équipes. Peut-on parler de succès pour cette première édition?

Oui c’est un succès pour cette première édition d’autant que le suspens aura été au rendez vous pour victoire et podium au bout des 4 parcours .

Nous espérons bien naturellement que la prochaine édition rassemblera un plus grand nombre d’équipes car cette première édition a suscité de l’engouement auprès des clubs et des amateurs de cross. Cette nouvelle épreuve doit maintenant trouver son rythme de croisière tout en coexistant avec des épreuves individuelles car certains athlètes chercheront toujours à s’étalonner individuellement sur un premier cross traditionnel en novembre.

Vous évoquez la densité du podiums (4 équipes franciliennes à la bagarre dans le dernier tour, avec l’Us Créteil, Aubergenville et Ua Versailles au final sur le podium ). On aura vu aussi une très forte équipe de la SCO Sainte Marguerite mener les débats sur ce championnat avec notamment Elodie Normand, qui remettra le couvert aux Championnats d’Europe cette fois ci pour le compte de l’équipe de France . Quelle était la place de cette équipe de la SCO dans le contexte de ce championnat ?

La place d’une équipe de qualité qui avait été invitée dans le cadre de cette première édition.
Ils étaient bien sûr hors championnat mais leur présence aura aussi été remarquée avec 4 très bons athlètes et c’est ce qui comptait pour cette première fois.

Très bien. Revenons à la course et à son concept. Les 4 relayeurs devaient être 2 hommes et 2 femmes mais vous avez laissé les équipes s’organiser comme elles le souhaitaient dans la gestion des relais. C’était un choix délibéré par rapport à l’autre option de placer hommes et femmes à des relais précis?

Oui c’est un choix qui a été fait avec le souci de donner un peu de liberté aux équipes sur le plan tactique et la gestion de ces relais. On aurait pu figer les relais aussi effectivement mais le resserrement final du podium montre bien ainsi qu’il y aura eu plusieurs manières de s’organiser pour arriver à finir dans les 3 premiers.

Certains clubs sont forts chez les hommes tandis que d’autres sont forts chez les femmes. Chaque équipe a ainsi pu placer ses meilleurs éléments au moment le plus opportun et le podium qui a été âprement disputé valide au final cette stratégie.

Oui tout a fait mais néanmoins des écarts « compliqués » à apprécier aussi le long de la course pour les spectateurs, notamment lorsque hommes et femmes étaient en concurrence directe sur le même relais non ?

Oui pour partie mais comme dit, c’est un choix et si on fait le parallèle avec les relais longs traditionnels non mixtes sur piste et où des différences notables de niveau entre athlètes de même sexe sont fréquents, on voit que dans ces cas là pour autant aucun règlement particulier  ne vient organiser les relais sur le positionnement des athlètes. C’est ce choix qui a été fait pour cette première édition en tout cas.

Entendu aussi en bord de parcours, l’idée d’un medlay-cross aurait pu drainer d’autres coureurs non- spécialiste du cross et de ces distances . Qu’en pensez vous ?

Ce n’est pas inintéressant , mais là encore pour une première édition , ça induit un peu plus d’organisation et de recul que nous n’avions pas avec l’expérience de plusieurs organisations de ce format de course.
Le 4x2000m nous a permis en particuliers de faire courir tout le monde simplement sur une même boucle et en offrant une bonne visibilité aux spectateurs.

Pas assez d’expérience ? C’est a dire ?

Un exemple, organiser des relais de distances différentes en cross présuppose des zones de relais différenciée. De la complexité supplémentaire donc et peut-être encore moins de visibilité des écarts entre équipes comme vous l’évoquiez tout a l’heure. Encore une fois le format 4*2000 m sur une boucle de 1000 m nous aura paru plus réaliste pour cette première fois.

On a donc assisté à un premier championnat d’Ile de France de relais-cross.L’expérience sera-t’elle reconduite l’année prochaine ? Sur ce même cross de début de saison ? Un format a l’identique ?

Pour l’heure, l’épreuve est déjà inscrite au calendrier de la LIFA effectivement. En revanche la date n’a pas encore été définie et sera prochainement soumise au Comité Directeur de la LIFA.

Merci Hatem, pour toutes ces réponses

 


 

  • L’avis de Jean Jacques Godard,  président de la Ligue d’Ile de France et vice président de la Commission Nationale des Courses Hors Stade

   Jean Jacques Godard , président de la ligue d’Ile de France , merci à vous de répondre à ces quelques questions. Tout d’abord ce premier relais cross en championnat organisé par la LIFA, Pourquoi ?

L’idée est venue avec l’arrivée cette année de la LIFA comme co-organisatrice  du traditionnel cross du Val de Marne . En entrant dans cette organisation et au regard des échanges que j’ai pu avoir sur le cross en général, nous avons eu le souhait d’apporter une nouveauté à ce cross national et de fil en aiguille l’édition d’un premier championnat du monde l’an passé à Nairobi nous a amené à envisager ce relais cross.

Oui et vous avez donc directement créé un championnat de ligue dès cette première édition ?

Oui tout a fait, c’était un peu la cerise sur le gâteau pour attirer l’attention des clubs avec ce premier titre LIFA à gagner et pour lequel nous avons eu une belle lutte durant toute la course.

Pour continuer , vous êtes également vice président de la CNCHS . Ce premier championnat augure t’il d’un possible relais analogue dans le cadre d’un championnat de France ?

Oui cette édition se veut aussi être un possible laboratoire en prévision d’une épreuve de ce type aux championnats de France . C’est ensuite à définir car par exemple nous avons bien conscience dès a présent qu’un tel relais ne peut vraisemblablement pas accueillir plus d’une trentaine d’équipes par course.

Par ailleurs faut il voir aussi dans cette nouvelle épreuve la possibilité de la voir intégrer dans un  grand week-end national du cross dans le cadre des championnats de France ?

Oui et non . Et c’est à mesurer en tout cas,  car pour l’heure les France de cross vont s’ouvrir cette année à un format sur deux jours certes mais compte tenu des nombreux bénévoles requis par cette organisation l’ajout d’un relais-cross n’est pas encore décidée pour les années futures.

Ce serait pourtant une belle fête du cross ainsi non ?

Tout a fait mais des cette année  une épreuve supplémentaire étant rajoutée avec les interligues minime , je pense qu’il est aussi souhaitable d’avancer pas à pas sur le sujet.

Revenons à l’édition LIFA de cette année . Vous avez choisi un format de placement libre des hommes et des femmes dans chacun des relais ? Pour vous ce choix est il justifié au vu de cette première expérience ? 

Oui il peut l’être comme on peut en rediscuter. Notre première idée pour cette première édition était de nous rendre le plus attractif possible en direction des clubs en laissant à chaque club la possibilité d’envisager une stratégie en fonction de ses points forts . A ce titre l’écart final entre les 3 équipes du podium francilien nous laisse a prime abord une impression plutôt positive quant a ce choix.

On peut d’ors et déjà envisager une édition 2018 dans le cadre du même cross ?

Oui c’est l’idée. Cette année 18 équipes sont venues. Nous avons un parcours intéressant pour pérenniser ce format de 4* 2000 m et faire grandir cette épreuve . A suivre donc

Les relais et épreuves collectives étant en vogue à tous les niveaux, que penseriez vous d’étendre ce format de cross aux catégories jeunes ?

Je n’y suis pas particulièrement favorable. Il faut entre autre souligner que ce championnat permettait aux clubx d’engager des cadets dans les équipes. Par ailleurs le cross reste à promouvoir tel qu’il existe dans les catégories jeunes et comme je suis de ceux qui pensent que les courses en ligne sont l’essence même de la course a pied, et ce même chez les plus jeunes, il n’est pas nécessairement utile de créer d’autres formats sur ces catégories.