Benjamin Malaty : « pour 2015 je continuerai sur mes bonnes habitudes »

 Interview de rentrée de Benjamin Malaty, présent à Zurich lors de la moisson de médailles de l’Equipe de France et déjà tourné vers la saison 2015.

 

Bonjour Benjamin et merci pour cette itw de rentrée accordée à Culture Athle. Alors tout de suite, on t’a vu aux championnats d’Europe à Zurich en août , as tu repris le chemin de l’entrainement après cette 15e place acquise aux championnats d’Europe?

Oui, contrairement à d’autres années j’ai repris assez rapidement cette fois ci. Je suis rentré de Zurich un peu frustré et en même temps avec une grosse envie car ma saison 2013-2014 a été un peu compliquée avec quelques petits bobos à répétitions et une préparation imparfaite bien qu’ intéressante dans sa phase terminale pré-championnat. J’avais envie de ne pas perdre ce capital entrainement et de fait j’ai repris déjà depuis 2 semaines. C’est du coup sur un état de forme certain que j’effectue cette reprise.

As-tu des objectifs déjà pour cette nouvelle saison alors ? 
Je ne suis pas encore dans une forme optimale, mais après les quelques jours de reprise difficile , là où le corps souffre un peu, j’ai déjà effectivement des objectifs intermédiaires en perspective avec tout d’abord les championnats de France de semi-marathon à Saint Denis fin octobre. J’espère aller y chercher un bon temps d’autant que je manque d’un chrono de référence depuis mon dernier marathon de Paris en 2013. Pas mal de blessures cette année m’en ont privé et l’opportunité d’une bon chrono sur ma forme du moment à Budweiss en République Tchèque début juin s’en était trouvée contrariée par des conditions météo rendues difficiles par la chaleur. C’est comme ça, mais un bon chrono à Saint-Denis me ferait du bien.

Tu prolongeras ensuite avec la saison des cross ou envisages tu une préparation spécifique marathon plutôt?
J’enchaînerai par les cross. C’est une discipline que j’apprécie et qui rentre bien dans le cadre d’une préparation au marathon pour moi. J’essaierai de viser une qualification pour les championnats d’Europe en décembre qui se tiendront cette année Bulgarie. Ça passera donc par le cross d’Allonnes où il faudra être en forme d’autant que le parcours des championnats d’Europe s’avère dantesque et pourrait me convenir d’autant plus. Apres pour 2015 je continuerai sur mes bonnes habitudes depuis 3 ans avec une préparation pour être performant aux France de cross et sur un marathon de printemps ensuite.

Ce marathon sera t il encore celui de Paris ?
C’est un peu tôt pour le dire . On verra je ne l’exclue pas, mais Londres pourrait aussi me tenter . L’objectif ce sera de faire un temps qui me donnera une référence en vue de la sélection aux JO 2016 …

Ça sera difficile d’enchaîner avec les championnats du monde à Pékin ensuite alors?
Oui tout a fait. J’ai fait l’expérience de Moscou où pour y être au meilleur, j’ai du me préparer à fond pour au final un résultat en place décevant et plus encore une référence chronométrique qui m’est apparue impossible à réaliser lors d’un grand championnat . C’est dur d’enchaîner les courses et les préparations et dans l’objectif de Rio 2016 il me faudra tenter un 2ème marathon à chrono à l’automne 2015. De ce fait je ne me focalise pas sur Pékin. 

Tu entres dans le collectif du Plan de relance du marathon en France. Avec ta petite expérience maintenant, quelle a été la plus-value de ce plan pour toi ? L’apport de Philippe Rémond? Le stage de l’equipe de France au Japon ..?
Oui c’est un peu de tout ça. Philippe nous a apporté son expérience et sa parfaite connaissance du monde du hors stade en France, y compris coté organisateurs. On échange beaucoup avec lui comme avec Jeff Pontier et de cet investissement humain on peut dire que le groupe marathon a trouvé une âme qu’on a ressenti cette été à Zurich. Nous étions ainsi très content de cette 2ème place au classement de la Coupe d’Europe. Ce dynamisme semble bénéfique pour tous et le stage au Japon nous a apporté également dans la mesure où il existe une bonne coopération entre tous les acteurs. C’est déjà tout le mérite de ce projet que de donner une identité collective au marathon français.

Mais cela est il suffisant selon toi au vu de cette première année ?
C’est un bon début avec Zurich et ce stage au Japon où on aura appris beaucoup du professionnalisme des japonais sur le fond et en même temps en faisant le constat que nous ne pouvons pas faire un copier-coller de que nous y avons appris car à l’inverse de chez nous il n’y a au Japon qu’une seule méthode d’entrainement reposant sur un important collectif dont les meilleurs s’extirpent 

Et toi, quels vont être tes objectifs sur marathon désormais?
L’objectif c’est bien sûr être a Rio en 2016. D’abord parce que ce seront les Jeux Olympiques et ensuite parce que c’est la suite logique de mon parcours. J’ai prouvé que j’étais capable de venir sur marathon en 2012, de confirmer cela en 2013 tout en rencontrant une première sélection internationale difficile à Moscou. Maintenant comme je vous l’ai dit Zurich cette année reste un demi échec car j’avais beaucoup d’espérances au vu de ma préparation et de ma 1ère partie de course. Le sort en a décidé autrement. Ma saison a été décousue et je n’ai malheureusement pas su saisir mon seul pic de forme de la saison.
Pour être a Rio, il me faudra sans doute approcher voire descendre sous les 2h10 , c’est ni plus ni moins ce que j’aimerai réaliser sur la base de mes début et de ces 3 ans d’expérience depuis sur la distance . Apres on verra… quelques petites blessures cette année m’ont rappelé que le marathon restait une discipline  exigeante où chaque détail compte mais bien evidemment cette participation aux JO me tient a cœur .

Plus proche de nous,un bruit de couloir à annoncer les deux frères Gras rejoignant ton club de Talence ? C’est le début d’un collectif marathon girondin!?
C’est une grosse satisfaction de les voir nous rejoindre en voisins girondins (ils étaient à Pessac jusqu’ici) car l’un et l’autre affichent de belles dispositions en demi fond long et avec le retour de blessure de  mon pote Yannick Dupouy cette année, nous espérons avoir une belle équipe de cross compétitive pour les échéances nationales. Cela récompenserait quelque part aussi l’excellent vivier du demi-fond et fond aquitain.

Est ce a dire que tu as favorisé leur recrutement pour cela?
Non pas du tout, ils viennent de Pessac à 5 km de Talence et voulaient changer de club. Ils m’ont consulté et ont décidé de nous rejoindre. Les avoir à nos côtés devraient nous profiter à tous en terme d’entrain, et davantage qu’un recrutement, c’est avant tout une  conjonction de destins et de personnes à l’image du fonctionnement de notre club depuis des années.