Pass athle, à découvrir sans modération

Pass athle, programme novateur de la FFA en direction des jeunes et de leurs entraîneurs aura été l’objet d’une grande campagne de colloques en France en 2016 et 2017

Questions/réponses aux spécialistes ayant animé ces colloques nationaux tenus sur le territoire pour présenter ce nouvel « outil » déjà utilisé dans certains clubs et comités départementaux en 2018

L’équipe des colloques Pass athle (de gauche à droite) Guillaume Geisler, Thierry Lichtle, Philippe Leynier, Jean-Claude Farault et Jean-Patrick Thirion

Bonjour vous avez tous participé à ces colloques, mais à quel titre et pourquoi avez-vous animé ces colloques ?

Jean-Patrick Thirion : A l’époque j’étais Directeur du développement, des pratiques U16 et de la Structuration des clubs. 

Guillaume Geisler : En qualité de Conseiller Technique National responsable des U16 (les jeunes de moins de 16 ans : nos benjamins- minimes) à la Fédération Française d’Athlétisme.

Thierry Lichtle : comme Guillaume mais en responsable national U12, les 7-11 ans donc.

Jean-Claude Farault : Pour ma part, parce que Philippe Leynier, DTN adjoint et ami de longue date, a été entraineur national des haies et que j’ai des photos de lui sur les haies quand il était jeune hurdleur…

Sinon plus sérieusement parce que je suis un praticien passionné d’athlétisme, un CPD EPS (conseiller pédagogique départemental en EPS de l’éducation nationale) qui s’intéresse à la motricité des petits et par ailleurs en charge du développement du baby athle à la fédération. Et j’ajoute pour ne pas les oublier que je faisais aussi partie d’un premier groupe de travail sur le pass athle dès 2003 avec Philippe Leynier, Gérard Cambreling, Michel Lacroix, Charles Gozzoli ainsi qu’ Anne-Marie Vansteene.

Vous avez donc sillonné toute la France pour la plupart dans le cadre de cette campagne de colloques. A titre personnel lequel vous aura le plus marqué ?

Jean-Patrick : Pour moi c’est certainement celui de Boulouris . C’était un des tous premiers, il y avait beaucoup de monde, l’équipe était au complet et j’ai l’impression que nous avons fait mouche ce jour là.

Guillaume : Pour moi, un peu comme sur un 200m, j’aurai vécu 3 temps forts durant ces colloques. Avec celui du départ à Ploufragan en Bretagne tout d’abord, puis celui de l’INSEP , un virage important de cette campagne , et enfin le dernier à Carcassonne, celui qui nous a permis de relier l’arrivée et pour moi d’apprécier ainsi le chemin parcouru depuis le premier colloque.

Jean-Claude : Je retiens , moi, celui de la Réunion, parce que le CTS local, Jean-Louis Lebon, nous a super bien accueilli et parce qu’en tant que bénévole, lier la passion de l’athlé avec le plaisir du voyage c’est du tout bon.

Thierry : Pour moi ce fut Lyon, avec un public conquis j’ai trouvé

Vous avez eu chacun vos exposés dans ces colloques . On en dit certains assez bavards .. Lequel parmi vous mérite la palme d’or ?

Guillaume : ah … je dirais que le moins bavard c’est Thierry.

Jean-Claude : moi bien sûr … à condition que les autres me laissent la parole…

Thierry : oui , moi je resterai silencieux sur ce sujet sensible… 

Jean-Patrick : Joker sur le plus bavard pour moi, car les colloques ont été avant tout pour nous une belle expérience humaine et collective. Nous étions cinq venant d’horizons, de formations, et aussi d’âges différents. Nous avons travaillé pendant quatre années ensemble avec chacun un morceau du projet entre les mains. Ces colloques ont été  l’opportunité de pouvoir parler d’une même voix avec nos différences.

Et donc pas de difficulté à vous répartir les rôles alors ?

Non, car nous avions un même objectif et partagions une même vision de ce que doit être l’athlétisme des jeunes dans nos clubs. Les membres de cette équipe sont vraiment des professionnels mais aussi , on peut le rappeler, des bénévoles dans leurs clubs. J’étais pour ma part très fier le matin lorsque je lançais le colloque avec autour de moi ces hommes là.  Alors aucune médaille ou palme d’or ne peut véritablement récompenser leurs compétences, le « plus bavard » , ou leur investissement au service de l’athlétisme de notre pays. Et si de temps en temps l’un ou l’autre pouvait déborder ce n’était que pour apporter encore plus à l’auditoire !

Très bien. Et sur le sujet du Pass athle quelle est la question du public qui vous a le plus interpelés durant ces colloques ?   

Jean-Claude : A propos du Pass’Aventure , et à Lyon, où j’ai entendu : « Tu nous vends du rêve » … De l’excellence d’accord. Mais du rêve certainement pas !

Guillaume : Pour moi ce fut quand , dans un même colloque, on nous a dit que le pass’ athlé c’est long et compliqué .. et que quelqu’un de l’assistance lui a répondu  « moi j’ai essayé et ça prend en tout et pour tout 10 minutes … de tout remplir ». Un moment « difficile » et révélateur à la fois (car si la saisie des résultats peut se faire effectivement rapidement par le biais des outils internet mis à disposition par la FFA, une session pass athle sur le terrain requière une vraie organisation)

Thierry : moi ce fut à Dijon avec un également mémorable « votre truc c’est juste fait pour rapporter du fric à la FFA » …

Jean-Patrick : Oui , nous n’étions pas toujours en terrain conquis … Un jour une personne nous a interpelé sur le coup « exorbitant » des fiches sur la plate forme des entraîneurs. Elle n’avait pas bien préparé sa question puisque en fait nous lui avons fait la démonstration qu’une fiche coutait 0,084 centimes d’euros. Mais comme elle avait rouspété pour le plaisir de rouspéter, elle a dû nous faire front à tous les cinq…

Vous semblez unanimes concernant certains participants semble t’il en tout cas ! Et sur les cinq intervenants à ces colloques, duquel vous seriez vous le plus aisément passé .. ?

Jean Patrick : d’aucun bien sûr !!!! La force de ces colloques résidait en deux points : un programme écrit en commun, et une présentation en région par les experts qui ont fabriqué ce programme. A chaque fois qu’il manquait un membre, l’équipe était moins forte.

Guillaume : Moi je dirai .. de Jean-Patrick quand même … puisque lui , nous a lâchement abandonné au cours de la campagne !

Plus sérieusement, c’est l’occasion de rappeler que c ‘est lui qui a lancé l’idée des colloques et qu’il nous aura seulement « abandonné » lorsque le DTN lui a confié par la suite de nouvelles missions.

Thierry : Question délicate… mais les faits ayant confirmé que malgré mes nombreuses absences les colloques ont bien fonctionné, je dirai pour ma part .. « question suivante .. »

Guillaume : Oui n’empêche que Thierry est un super orateur et qu’il est impossible de l’imiter.. je le sais, j’ai essayé !!

Jean Claude : Moi , incontestablement j’aurais pu me passer des 4 autres comme ça j’aurais pu vendre tranquillement mon bouquin : « Athlétisme, culture, sensibilité, performance » éditions EPS. 25€. Je prends les chèques d’ailleurs !  ( Ici pour les curieux )

Et quelles auront été vos attentes envers le public présent à ces colloques ?

Guillaume : Pour moi qu’il garde à l’esprit que l’athlétisme ce n’est pas inné et que ça s’apprend. Que l’on n’entraîne pas des enfants comme des adultes non plus. Qu’ à ce titre la spécialisation précoce est néfaste à l’épanouissement et au développement des enfants et que c’est sur les bases d’une motricité évoluée que se développe chaque enfant… j’en laisse un peu à mes collègues …

Thierry: Que certaines personnes acceptent de sortir de leur zone de confort pour faire évoluer leurs habitudes d’encadrement des jeunes catégories.

Jean-Claude : Pour moi l’attente était que la formule « l’enfant n’est pas un adulte en miniature », ne soit pas seulement une belle incantation, mais avant tout une réalité à faire partager à tous les éducateurs d’athlétisme des moins de 16 ans. En effet, nous ne sommes pas un sport de précocité (25,7 ans est l’age moyen des finalistes mondiaux), donc le continuum de formation c’est jusqu’à 15 ans. A titre plus personnel j’attendais aussi pouvoir montrer que le public du baby athlé comme celui de la marche nordique ou de l’athle santé, doit être considéré comme faisant partie à part entière de notre fédération. L’athlé ce n’est plus uniquement la piste et la constitution des équipes interclubs !

Jean-Patrick : l’athlétisme évolue en effet, tout comme notre société . La prise en charge des moins de seize ans dans nos clubs doit également suivre. Il faut pouvoir y répondre pour permettre à nos clubs, nos entraîneurs d’accompagner les jeunes tout au long de leur formation. C’est un vrai savoir-faire spécifique d’entraîner l’athlétisme chez des moins de 16 ans.

Colloque à l’Insep

A posteriori qu’aimeriez vous que le plus de personnes ait retiré de ces colloques ?

Guillaume : Qu’il faut prioriser dans le temps ce qui est à développer en fonction de l’âge des enfants et laisser du temps aux enfants pour acquérir les éléments fondamentaux qui leur permettront de devenir athlète.

 Thierry : Qu’ils aient ouvert leur esprit et pris en compte la philosophie novatrice que nous avons proposée

 Jean-Claude : Oui et comprendre que l’athlétisme comme toute activité culturelle doit sans cesse évoluer avec la société qui la porte. Comprendre aussi que l’athlétisme de haut niveau doit et va se réformer. Et in fine, comprendre qu’il est impératif d’évoluer dans nos pratiques d’accueil et d’encadrement des jeunes mais aussi dans tous les autres domaines de notre sport.

Jean-Patrick : C’est vrai qu’ on n’entraîne pas les jeunes et les tout petits comme on entraîne l’athlétisme des grands. Une fois cela dit, il faut mettre en oeuvre une véritable pédagogie et ne pas faire semblant, en étant capable de modifier son approche. Les véritables éducateurs des jeunes savent faire cela. Ce sont les autres qui ont du mal, ceux qui entraînent à la compétition et pensent pouvoir donner des leçons aux éducateurs des jeunes. 

 

5e intervenant sur ces colloques Philippe Leynier, DTN adjoint, nous livre aussi ses réflexions

J’ai pu participer colloques de cette campagne avec deux casquettes distinctes. D’abord aux premiers d’entre eux , en qualité de chef de projet des relations avec le monde scolaire pour présenter Anim’Athlé, Anim’Cross et Educ’Athlé et ce jusqu’au 1er septembre 2017. Puis après cette date , nommé DTN adjoint et chargé de la déclinaison de la performance en territoire.

Ce fut une belle succession de colloques avec en particulier celui de l’INSEP et le dernier en Occitanie avec un peu plus d’émotion, mais surtout un grand contentement de faire partager notre expérience et nos convictions sur tous ces colloques.

Pour compléter le registre des questions surprenantes qui nous auront été posées , beaucoup nous auront montré la nécessité d’expliquer le sens du Pass athle comme outil donné aux entraîneurs pour compléter leurs méthodes.

J’ai été absent à quelques colloques mais je retiens avant tout que tous se sont très bien déroulés avec des intervenants autonomes et experts dans leurs domaines.

Mes attentes rejoignaient bien évidemment celles de mes collègues : qu’il faut respecter les jeunes dont nous acceptons la charge, agir avec eux avec éthique et responsabilité, les faire progresser, faire émerger des talents, donner aussi par ces pratiques partagées des preuves du bien vivre ensemble, et avoir ainsi le sentiment du travail accompli.

Enfin s’il est un souhait que j’ai pu faire conséquemment à de ces colloques c’est que bon nombre d’entraîneurs aient eu envie de se remettre en cause sur leurs pratiques ensuite. Qu’ils aient eu aussi l’envie de partager avec leurs collègues entraîneurs de tous niveaux.

Pour en savoir plus sur le pass athle

La plate forme Pass athle :   http://www.pass-athle.fr/

Partie entraineur : http://www.pass-athle.fr/entraineurs.aspx

A télécharger: le guide du Pass athle:  PassAthle-modedemploi