Claire Perraux : « la concurrence c’est bien »

 
Bonjour Claire et merci pour cette interview dans ces circonstances d’arrêt de saison pour toi. Tout d’abord comment va ta blessure ? De quoi s’agit il exactement ?
 
 
C’est une fissure du 4ème métatarse du pied droit. Cela nécessite 6 semaines d’immobilisation minimum (sans courir) et c’est pour l’instant le seul protocole à suivre avant de se prononcer sur la guérison de la blessure.
 
 
Tu arrêtes donc ta saison en ayant tiré une croix sur les France Elite ainsi qu’une qualification aux mondiaux de Pékin. Envisages-tu quelques compétitions fin août début septembre pour autant ?
 
 
Non, pour l’instant ces 6 semaines d’immobilisation vont m’empêcher tout entretien de ma condition physique alors je n’ai pas de projet de reprise rapide et encore moins de compétitions, d’autant que j’ai accumulé pas mal de petits soucis physiques cette année avec l’émergence de problèmes d’asthme depuis ce printemps. Je dois aussi régler cela dans la période et comme les rendez vous avec les pneumologues ne s’obtiennent pas tout de suite c’est aussi un sujet à traiter avec patience.
 
 
Claire PERRAUX Halluin 2015
 
 
On te retrouve donc avec un bilan mitigé pour cette saison 2015. Ce problème de microfissure et le steeple sont ils liés selon toi ? N’est ce pas un frein pour continuer sur cette discipline traumatisante ?
 
 
Non j’aime le steeple et je me suis employée à progresser pas à pas sur les questions techniques de cette discipline. Du travail en séance qui me plait bien et que j’assimile progressivement (comme le passage de la rivière des deux pieds) et ce depuis mon premier essai sur les barrières il y a 4 ans. C’est aussi mon projet pour 2016 que de ma qualifier pour les Jeux Olympiques sur cette distance alors je vais bien sûr prolonger mes efforts pour essayer d’y parvenir !
 
 
Des JO qui sont un peu le graal de beaucoup d’athlètes. Pour ce qui te concerne cela s’accompagnera t’il d’autres objectifs comme les Europe de cross en France par exemple ?
 
 
Je ne sais pas encore, cela dépendra de ma reprise, mais l’année prochaine ce sera d’abord tout pour les JO. Les minimas ne sont pas encore connus mais on doit pouvoir les envisager autour des 9’30’’ au vu des 9’36’’ exigés cette année pour les mondiaux. J’espère en être, et ce sera en tout cas vers avec cet objectif principal en ligne de mire que ma préparation se fera.
 
 
On a vu de bons résultats des françaises sur steeple aux Europe des -23 ans le week-end dernier (2e et 3e avec des records personnels battus). Cette relève, tu la vois arriver comment ?
 
 
Ben positivement. C’est de la concurrence mais elle est la bienvenue pour pouvoir avoir des courses de bon niveau en France et atteindre un niveau chronométrique meilleur pour toutes.
 
 
Sincerement ?
 
 
Oui bien sûr.  Cette année  le meeting de Montreuil a par exemple annulé son épreuve du steeple, ça a fait une course de moins pour aller chercher les minimas pour les mondiaux. C’est un vrai problème de trouver les bonnes courses en France alors que l’on s’entraine bien et j’ai déjà raté une qualification aux Europe pour 1’’ en 2012 à défaut d’avoir pu concrétiser mon état de forme dans la bonne course le bon jour. Alors oui la concurrence c’est bien .
 
 
Tres bien. Et niveau entrainement ton registre d’excellente coureuse de cross ne t’incite t’il pas à essayer un 5000 à l’avenir ?
 
 
Ce n’est pas dans mes plans. En essayer un pourquoi pas un jour mais là c’est le steeple où j’ai envie de concrétiser et valider mes progrès entrevus cet hiver dans le domaine foncier.
 
 
Une petite question sur tes conditions d’entrainements. Tu t’entraines avec ton mari Bastien, à Décines. Pas trop esseulée pour le coup ?
 
 
Non, car c’est avec un groupe d’athlètes masculins de bons niveaux où la bonne ambiance et l’émulation fonctionnent plutôt bien. J’y trouve mon compte et j’ai la chance d’avoir un entraineur qui me connaît très bien aussi et avec qui nous fonctionnons en pleine confiance forcément.
 
 
Et par rapport à ton club de la SCO Sainte Marguerite, quel est le moteur de cette collaboration et n’y a t’il pas de difficultés a gérer ton appartenance à un groupe ici à Décines?
 
 
Tout d’abord il faut aussi préciser que je travaille chez Lee ingénierie un bureau d’études de VINCI Energies à Rillieux  c’est-à-dire dans la banlieue Lyonnaise. Ensuite je suis à la SCO pour répondre aux conditions de collaboration que nous nous sommes donnés avec ce club. A savoir que lorsque j’ai commencé à m’entrainer en allant dans une structure nouvelle montée par mon mari en Alsace, très vite la question du financement d’un groupe s’est posée. Notamment pour aller en stage au Kenya et en Afrique du sud. Là quand nous y allons (avec Bastien qui plus est)  c’est un budget et le soutien financier de la SCO m’est très précieux. En contrepartie je fais bien sûr les compétitions importantes pour mon club et cela fonctionne plutôt bien dans cette approche du haut niveau.
Je tiens à remercier la SCO pour son soutien, le DMA (club de Décines) pour son accueil au quotidien, ainsi que mes partenaires qui m’accompagnent dans mon projet olympique : New Balance, Terre de Running.
 
 
C’est très clair. Merci. Il ne me reste donc qu’a te souhaiter une bonne convalescence en attendant une reprise pour une bonne saison 2016 olympique !