Yohan Durand à l’aventure du marathon

ITW de Yohan Durand à quelques jours du marathon de Paris dont il prendra le départ pour une grande première sur la distance …
  
Bonjour Yohan, on s’était quitté sur une précédente  itw où tu évoquais ton envie de passer sur marathon en 2016 . Tu seras au départ de l’édition 2015 du marathon de Paris. Un pari de Nouvel an perdu avec un ami ou une réelle tentative sérieuse des cette année ?
 
 
Oui c’est vrai que j’avais encore il y a peu, envie de rester sur la piste et le cross au moins jusqu’en 2016: un gout d’inachevé sur 5000 avec mon record en 2012 mais ma non qualification aux JO de Londres..le souhait aussi de ne pas monter trop vite en distance non plus .Mais j’ai eu depuis de nombreuses difficultés à enchaîner mes objectifs sur piste et en cross sans blessures ni contre-temps et de fil en aiguille le marathon m’est apparu comme un projet intéressant des cette saison
 
 
N’est ce pas non plus l’appat du plan marathon mis en place par la fédération qui a été déterminant ?
 
 
Oui peut être un peu mais non en réalité car cela est venu se positionner plus naturellement dans mon actualité sportive avec ces difficultés et problèmes récurrents aux tendons notamment. Là j’ai par exemple enchainé deux mois complets d’une préparation marathon plus douce que ce que je faisais avant et je suis nickel au niveau blessure ou désagrément physique . Ca compte et c’est agréable dans la pratique du haut niveau qui est déjà assez exigeante comme cela 
 
 
 
En cela tu ne t’es donc pas vu monter sur le 10000 mètres et ses 25 tours de piste auparavant ?
 
 

 
Non . Le marathon s’est imposé à moi comme projet motivant et je sais aussi que de toute façon une prépa marathon reste très intéressante pour revenir sur les distances inférieures comme le 10000 mètres. Donc je ne me ferme aucune porte pour la suite .
 
 
Pour être plus clair  tu arrives donc sur la distance avec de grosses ambitions ou seulement l’envie de te tester à maintenant à 29 ans? 
 
 
J’ai de l’ambition pour ce premier test et j’y vais en tout cas en quête de performance. Ma préparation finale que j’ai quasiment fait en intégralité à Gujan Mestras depuis deux mois me laisse sur de bonnes sensations. J’ai accumulé des kilomètres et pu travailler les bonnes séances de capacité ou spécifique marathon puisque c’est le tarif quand on s’engage sur cette distance. Apres ce sera une première tentative … 
 
 
Tu évoques ces seances spé marathon. A combien de km es tu monté au plus haut sur ta plus longue seance ? Cela a t’il été difficile de t’adapter à ce regime « quantitatif » ?
 
 
Je suis monté une fois à 38 km . Ca s’est très bien passé dans le prolongement de deux autres grandes sorties longues que j’avais positionnées en amont . La difficulté ne s’est pas trop fait sentir dans la mesure où j’y étais sans doute préparé par des préparations antérieures sur semi marathon (sélectionné en 2010 aux championnats du monde de semi-marathon) et le choix de m’entrainer a Gujan pendant cette période a été un bon choix je crois aussi… 
 
 
 
C’est a dire ? Tu n’es pas monté en altitude donc .. tout en te délocalisant de tes bases à Bergerac … Pourquoi ce choix de ne pas partir en stage au bout du monde ? Tu t’inspires de ton compère et voisin Benjamin Malaty fervent défenseur d’une préparation at home ? 
 
 
Oui peut être un peu . Tout comme Benjamin je vais souvent au Portugal où les conditions sont souvent tres bonnes , mais cette fois ci j’ai eu envie d’essayer Gujan . Pour la première raison, à savoir ne pas partir trop loin et devoir gérer des adaptations pas toujours simples .. et aussi car je ne pouvais pas rester a Bergerac où le relief est un peu trop marqué pour travailler dans le regime « soft » d’une préparation marathon et de ses longues fractions . Ici a Gujan on trouve de nombreuses pistes cyclables, pour un entrainement de qualité sur macadam et en même temps un cadre nature et des sols souples pour les kilometres de récupération et d’assimilation . On verra si ce choix sera bon mais j’ai en tout cas pu travailler idéalement ici. 
 
 
Tu n’es donc pas suivi de trop près par ton entraineur Pierre Messaoud qui entraine lui à Bergerac ? Ce n’est pas un inconvénient pour toi ?
 
pierre messaoud yohan durand
 
Avec Pierre on fonctionne très bien, il me connaît , depuis longtemps,  et sait entrainer ..et pas que moi . Notre relation est établie sur la confiance et le dialogue. Apres il est vrai aussi qu’une présence physique et un œil sur son évolution dans un cycle important comme celui ci reste indispensable et le choix de Gujan c’était aussi la possibilité de revenir quelquefois a Bergerac pour quelques séances où je me soumettais à son regard et ses retours sur ce qu’il y voyait . C’est un mode qui me convient en tout cas et je ne le considère surtout pas comme un handicap. 
 
 
On t’attend donc a Paris parmi les premiers français . Tu as des objectifs précis en temps ? Des minimas à réaliser pour une sélection aux JO de Rio peut être ?
 
 
Non ces minimas ne sont pas encore connus malheureusement . De fait comme c’est une première fois je vais y aller sans annonce particulière de chronos à réaliser. Je sais que le marathon est une course à part et j’espère y trouver les mêmes bonnes sensations qu’a l’entrainement. J’ai pu réaliser aussi un semi marathon probant début mars à Paris aussi avec un chrono intéressant de 1h03’46 » dans ce cycle lourd de préparation pourtant.
Apres beaucoup de choses peuvent se passer sur cette distance , avec des meneurs d’allure  pas toujours adaptés aux meilleurs Français (2 lièvres sont ici prévus pour les Français).., des conditions météos parfois capricieuses comme le vent ou le climat changeant en avril  et toute sorte d’imprévues que je connais pas encore . C’est un peu l’aventure en quelque sorte!